🤖 L’éthique du formateur à l’heure de l’intelligence artificielle
- Benjamin Duplaa
- 10 nov.
- 3 min de lecture
Comment rester humain dans un monde d’algorithmes ?
L’intelligence artificielle (IA) s’invite dans toutes les dimensions de la formation professionnelle : création de contenus, accompagnement des apprenants, suivi des progrès, évaluation automatisée…Mais derrière la fascination technologique, une question essentielle se pose
:jusqu’où peut-on déléguer sans déshumaniser ?
En 2025, le rôle du formateur évolue : il n’est plus seulement transmetteur, mais médiateur entre l’humain et la machine.Voici comment garder le cap éthique dans un environnement où l’IA devient un collègue de travail à part entière.
🧭 1. L’éthique, ce n’est pas une option
L’IA promet un gain de temps colossal : générer un quiz, créer une capsule e-learning, corriger un texte ou résumer une séance.Mais ce qui est possible n’est pas toujours souhaitable.
Avant de cliquer sur “Générer”, posez-vous trois questions simples :
Pourquoi j’utilise cet outil ?
Pour qui est-ce bénéfique ?
Quel risque cela fait-il courir à la relation pédagogique ?
L’éthique du formateur, c’est cette capacité à rester lucide face à la puissance des outils.L’IA n’a pas de valeurs. Vous, si.C’est cette différence qui fait toute la richesse du métier.
💡 2. Le formateur devient un “curateur de sens”
L’abondance de contenus créés par IA transforme le rôle du formateur : il devient sélectionneur, filtre, interprète.Sa valeur n’est plus seulement dans la production, mais dans la pertinence et la mise en contexte.
“Le danger n’est pas que l’IA pense à notre place, mais qu’elle nous fasse oublier de penser.”
À faire :
Vérifier les sources générées par l’IA (ne pas se fier au texte brut).
Ajouter son expertise humaine : une anecdote, un retour terrain, une nuance.
Relier la donnée au vécu des apprenants.
L’IA structure. Le formateur incarne.
⚖️ 3. L’équilibre entre efficacité et intégrité
Utiliser ChatGPT, SlidesAI, ou Notion IA n’a rien de “mal”.Le problème, c’est la tentation d’en faire un raccourci pédagogique.
Exemples :
Générer des QCM à la chaîne sans en vérifier la cohérence.
Laisser un outil corriger automatiquement des travaux écrits.
Produire des supports “parfaits” mais sans âme ni adaptation au public.
Un contenu bien formaté n’est pas forcément un contenu formateur.L’intégrité pédagogique consiste à ne jamais sacrifier la pertinence à la productivité.
“L’outil doit rester au service de la relation, jamais l’inverse.”
🧠 4. L’intelligence émotionnelle, le vrai avantage humain
L’IA ne connaît ni la fatigue, ni le doute, ni la joie d’un déclic chez un apprenant.C’est précisément ce qui fait la force du formateur humain.
Les soft skills deviennent les véritables compétences du XXIe siècle :
Écoute et empathie
Reformulation fine
Adaptation en direct
Gestion du groupe et des émotions
Face à l’algorithme, votre présence devient votre marque de fabrique.
💬 “Ce que l’IA ne peut pas simuler, c’est la confiance qu’un apprenant vous accorde.”
🔍 5. Transparence et responsabilité

L’IA produit du contenu. Mais qui en est responsable ?Le formateur reste l’auteur moral de tout ce qu’il diffuse.
Bonnes pratiques :
Mentionnez les outils utilisés (transparence pédagogique).
Évitez les citations ou références générées sans vérification.
Formez vos apprenants à un usage critique de l’IA.
Former à l’ère de l’intelligence artificielle, c’est aussi former à la lucidité numérique.
🚀 6. Devenir un “formateur augmenté”, pas assisté
Le bon usage de l’IA repose sur une posture : je l’utilise pour mieux accompagner, pas pour me remplacer.
Quelques usages intelligents :
Générer une première trame de support, puis l’enrichir humainement.
Utiliser ChatGPT comme assistant de brainstorming.
Automatiser des tâches chronophages (relances, emails, quiz).
L’IA vous libère du temps. À vous de le consacrer à ce que la machine ne fera jamais : l’accompagnement humain.
🧭 Conclusion : rester humain dans un monde intelligent
L’éthique du formateur à l’heure de l’IA, c’est l’art de choisir quand déléguer, quand douter et quand incarner.L’IA peut accélérer l’apprentissage, mais seul le formateur peut lui donner du sens.
La formation de demain ne sera pas “tout IA” ni “tout humaine”.Elle sera hybride, consciente et incarnée.
“Le futur appartient à ceux qui sauront allier intelligence artificielle et intelligence du cœur.”



Commentaires