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Pourquoi la consommation baisse malgré le Doom Spending ?

Dernière mise à jour : 20 nov. 2024

La consommation, traditionnellement considérée comme le moteur de la croissance économique, connaît une baisse notable dans plusieurs pays développés, malgré la montée d’un phénomène paradoxal appelé doom spending. Ce terme désigne le fait de dépenser de manière impulsive et excessive dans un contexte de forte anxiété face à l'incertitude de l'avenir. Pourtant, malgré cette tendance, la consommation globale continue de diminuer. Comment expliquer ce paradoxe ? Explorons les facteurs sous-jacents pour comprendre les dynamiques complexes qui affectent les comportements des consommateurs aujourd'hui.


Qu'est-ce que le Doom Spending ?

Le doom spending est un comportement psychologique selon lequel les individus, confrontés à des crises mondiales ou personnelles, dépensent de manière impulsive pour obtenir un réconfort immédiat. Ce phénomène est souvent lié à des sentiments de désespoir, d'anxiété ou de peur face à un avenir incertain. Les crises mondiales, comme la pandémie de COVID-19, les changements climatiques ou les tensions géopolitiques, exacerbent ce sentiment d'insécurité.


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Exemples Courants de Doom Spending

  • Achats compulsifs en ligne : Pendant les confinements liés à la pandémie de COVID-19, de nombreux consommateurs ont intensifié leurs achats en ligne, souvent pour des biens non essentiels, comme des vêtements, des gadgets ou des articles de décoration, afin de compenser l'ennui ou l'anxiété.

  • Produits de luxe et technologies : Certains consommateurs, face à une incertitude économique croissante, se tournent vers des produits de luxe ou des gadgets technologiques coûteux, cherchant à s'offrir une satisfaction immédiate dans un monde perçu comme de plus en plus instable.

  • Voyages et expériences coûteuses : Après la levée des restrictions liées à la COVID-19, beaucoup ont choisi de dépenser massivement dans des voyages ou des expériences coûteuses, dans une tentative de "vivre pleinement" avant qu'une nouvelle crise majeure ne survienne.



Cependant, malgré ces exemples de dépenses excessives, les données macroéconomiques montrent une tendance à la baisse de la consommation globale. Plusieurs facteurs expliquent ce paradoxe apparent.


Une baisse de la consommation : un paradoxe apparent


1. L'érosion du pouvoir d'achat

Un facteur clé expliquant la baisse de la consommation globale est la hausse généralisée des prix, notamment due à l'inflation. Les ménages voient leur pouvoir d'achat diminuer, car les salaires n'augmentent pas au même rythme que les prix de biens essentiels comme l'énergie, les denrées alimentaires et le logement. Ainsi, bien que certains individus se laissent aller à des épisodes de doom spending, la majorité doit se restreindre pour couvrir les dépenses de première nécessité. Cette pression financière limite les achats discrétionnaires, même si elle n'empêche pas des dépenses impulsives occasionnelles.


2. L'épargne de précaution en hausse

Dans un climat d'incertitude économique, beaucoup de ménages choisissent de réduire leurs dépenses et d'augmenter leur épargne de précaution. Les craintes liées aux récessions potentielles, aux licenciements ou à l'instabilité des marchés financiers poussent les consommateurs à adopter une approche plus prudente. Cette tendance à l'épargne est accentuée par la montée des taux d'intérêt, qui rend plus coûteux l'accès au crédit.

L'épargne de précaution réduit la consommation discrétionnaire, particulièrement dans des secteurs comme les loisirs, le luxe ou le high-tech, où les achats impulsifs liés au doom spending peuvent apparaître, mais restent limités en volume.


3. Des habitudes de consommation plus frugales Post-COVID

La pandémie de COVID-19 a changé les comportements de consommation de manière durable. Durant les périodes de confinement, de nombreuses personnes ont appris à vivre avec moins, se concentrant sur l'essentiel et redécouvrant des habitudes de frugalité. Même après la réouverture des économies, ces nouvelles habitudes ont perduré. Pour certains, les priorités ont changé, et les dépenses superflues ont été remplacées par un mode de vie plus modeste et réfléchi. Par ailleurs, la prise de conscience écologique a également encouragé de nombreux consommateurs à adopter des modes de consommation plus responsables et durables.


4. Endettement croissant des ménages

Dans de nombreux pays, les ménages sont confrontés à des niveaux d'endettement élevés, en particulier en raison des prêts hypothécaires, des crédits à la consommation et des prêts étudiants. Cela signifie que malgré le doom spending observable dans certaines tranches de la population, une grande partie des ménages est obligée de réduire ses dépenses pour rembourser ses dettes. L’augmentation des taux d’intérêt rend également le coût de l’emprunt plus élevé, limitant davantage la marge de manœuvre financière des ménages.

L’endettement croissant, combiné à une hausse des prix des biens essentiels, contribue directement à la baisse de la consommation générale.



5. Saturation du marché et changement des Priorités

Dans les économies développées, la plupart des ménages sont déjà largement équipés en biens durables : électroménager, automobiles, technologies, etc. Il existe donc une saturation naturelle du marché, où le besoin de renouveler ces produits est moins fréquent. De plus, les préoccupations écologiques incitent de plus en plus de consommateurs à privilégier la réparation, la revente ou l'achat d'occasion, réduisant encore la demande pour de nouveaux produits.

Cette saturation du marché, associée à des priorités écologiques croissantes, explique pourquoi, malgré les épisodes de doom spending, la consommation globale est en baisse.


Des dépenses plus sélectives et raisonnées

Bien que le doom spending soit une réalité pour certains consommateurs, il est important de noter que ce phénomène reste limité à des segments spécifiques du marché et à des périodes de crise. En revanche, la majorité des consommateurs adoptent aujourd’hui une approche plus sélective et raisonnée de leurs dépenses, en raison des contraintes financières et des incertitudes économiques.


La priorité aux biens essentiels

La hausse des prix des biens de première nécessité, comme les aliments, le gaz et l’électricité, pousse les ménages à revoir leur budget et à prioriser les achats essentiels. Cela signifie que les dépenses discrétionnaires, souvent associées aux achats impulsifs ou superflus, sont réduites. Le doom spending peut parfois se manifester, mais il n'est pas assez significatif pour inverser cette tendance générale à la réduction des dépenses.



Conclusion

La baisse de la consommation, malgré l'apparition du doom spending, montre à quel point les comportements des consommateurs sont influencés par des facteurs économiques et psychologiques complexes. Si certains individus succombent à des achats impulsifs pour apaiser leurs angoisses face à l'incertitude, la réalité financière de la majorité des ménages — marquée par une érosion du pouvoir d'achat, une augmentation des prix et des niveaux d'endettement élevés — les pousse à limiter leurs dépenses globales. Le doom spending, bien que réel, n'est qu'un phénomène temporaire et ponctuel, et ne suffit pas à inverser la baisse structurelle de la consommation.


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